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“Rejoindre une LegalTech, c'est goûter aujourd'hui à l'entrepreneuriat juridique”, confiait Grégoire Hanquier, Directeur Juridique chez Data Legal Drive au journal Affiches Parisiennes. L’introduction même du concept d’entrepreneuriat juridique bouleverse la conception traditionnelle du droit réservé jusqu’ici aux professionnels. Le secteur de la LegalTech répond ainsi à une double nécessité : faciliter l’accès aux services juridiques pour le justiciable tout en permettant aux professionnels des gains de productivité sans dégrader leurs rôles ou leurs interventions.
Les LegalTech reposent avant tout sur un besoin ressenti par les professionnels et les entreprises de digitalisation du secteur juridique. En effet, selon une étude du Cercle Montesquieu, les directeurs juridiques interrogés attribuent une note de 4,5 sur 10 pour évaluer le degré de transformation digitale de leur service. Cette faible note démontre une volonté des directeurs juridiques de prendre en main le sujet de la digitalisation dans les entreprises. D’ailleurs, la LegalTech s’adresse avant tout aux entreprises : l'Observatoire permanent des LegalTech montre que 66% des startups du droit visent ce marché contre 39% pour le grand public et 22% pour les notaires.
Alors que le marché du droit français était évalué par l’Observatoire des Acteurs Économiques du Droit à plus de 32 milliards d’euros en 2017, le secteur de la LegalTech se structure lentement avec une levée de fonds de 52,1 millions d’euros en 2019 selon le baromètre des LegalTech françaises publié par Wolters Kluwer et Maddyness. Les startups du droit ne représenteraient alors que 0,06% du marché économique du secteur juridique. Mais au-delà de la valeur globale du tour de table, le plus significatif est la progression des investissements de 307% dans le secteur des LegalTech ces trois dernières années. Une pénétration du marché qui laisse entrevoir de profonds bouleversements dans la consommation du droit français.
Presque tous les secteurs commerciaux sont désormais couverts par la LegalTech. Autrement dit, à chaque problématique une réponse apportée par une startup du droit. Les services proposés vont de la rédaction d’actes et de documents juridiques à l’échange et au stockage sécurisé de documents en passant par l’analyse de données et de contrats. Autant de services qui permettent de faciliter l’accès au droit, tant pour les particuliers (entreprises et grand public) que pour les professions juridiques (notaires, huissiers de justice ou encore magistrats).
Mais au-delà de la multiplicité des services et des acteurs, c’est la capacité d’agglomération qui structurera définitivement le marché selon Fabien Drey, avocat associé dans la LegalTech Reclex qui déclare à L’Usine Digitale : “c’est l’entreprise qui réussira à agglomérer tous les services, flux, comptes, de tous les clients finaux" qui pourra ainsi unifier le marché avec une offre globale. Une solution juridique centralisée et digitalisée pourrait bien révolutionner le monde du droit.
Les professions juridiques sont amenées à connaître de véritables évolutions dans leur manière de travailler.
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